Apport de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FAO dans le territoire de Kabalo au nord Katanga.
Historique de Kabalo
Les nouvelles provinces dans la subdivision du Katanga
Kabalo, est une localité et un territoire du nord du Katanga en République démocratique du Congo située sur la Lualaba. Elle est connue pour être un important nœud de communication ferroviaire. Trois lignes de chemin de fer de la Société Nationale des Chemins de Fer du Congo partent en effet de la ville :
• au nord, vers Kindu au Maniema ;
• à l’est vers Kalemie ;
• au sud vers Kamina, puis éventuellement vers l’ouest Kananga et Ilebo dans le Kasaï-Occidental ou vers l’est et Lubumbashi et la Zambie, éventuellement vers Ilebo et l’Angola.
Une population estimé à 194 724 hab. (statistique de 2003) cette partie du pays est dans la nouvelle province du Tanganyika et dont la position est stratégique vu la position géographique qu’il a face aux autres territoires de la province.
Avec des voies de sortie incontestables notamment la province du Kasaï via le territoire de Kongolo, la province du Maniema et le Sud Kivu en passant par Kalemie.
Malgré toutes ces voies, ce territoire a été le plus sinistré, le plus enclavé et le plus atteint par les différentes guerres dites de libération.
Avec un front placé à moins de 50 Km du centre-ville, avec des bombes lancés de part et d’autres des belligérants, Kabalo a été le théâtre des affrontements meurtris favorisant l’exode massif des populations vers d’autres villes de la province du Katanga.
L’économie constituée en majeure partie de l’agriculture e la pêche a été sensiblement touchée et aucune production agricole de grande taille n’était produite dans ce territoire.
Conséquences de la guerre
Elles sont néfastes :
1. Sur le plan Sanitaire : présence des cas de malnutrition sévère chronique par manque d’une alimentation équilibrée chez les enfants de moins de 5 ans voire les adultes.
2. Sur le plan économique : tissus économique par terre, absence des billets bancaires dans la ville ; aucune structure bancaire ni société de transfère des monnaie
3. Sur le plan sécuritaire : présence des mines dans la majeure partie de le groupement le plus productif du territoire
Toutes ces conséquences ont aggravés la situation du territoire qui était déjà par terre.
Dès ce qui précède, plusieurs organisations ont tenté d’aider le gouvernement congolais à travers la mise en place des différents projets communautaires.
Vu l’urgence et la nécessité, les agences des Nations Unies dont le Programme Alimentaire Mondial et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture avec le financement du gouvernement de la Belgique ont lancé le projet dénommé : Production pour le Progrés, P4P
Comme le nom l’indique, une production non pour le mangé seulement, la conservation mais pour le progrès.
La FAO a depuis lors planifié, exécuté et géré ce projet avec tact.
Dans le rapport reçu lors de la visite d’inspection du Représentation adjoint de cette agence des Nations Unies en Mars 2015, le constat est plutôt positif, des entrepôts remplis des productions, des moulins, décortiqueuses fonctionnelles le long des axes bénéficiaires du projet.
Quel est l’apport de la FAO depuis la mise en place de ce projet ?
ACTIVITES REALISEES DE 2009 – 2014
1. Identification et sélection des partenaires de mise en œuvre du projet (18 ONGs en phase 1, 14 en phase 2, 11 en phase 3, 7 en phase 4 et 4 en 2014)
et services étatiques (IPAPEL, SENASEM)
2. Identification de 4 000 ménages bénéficiaires en 1ère phase, 9 000 en 2ème, 6 500 en phase 3 et 9 000 en phase 4 (bénéficiaires directs du projet).
3. Structuration et renforcement des capacités des Organisations Paysannes :
Phase 1 : 4.000 ménages bénéficiaires structurés en 172 OPs (Organisations Paysannes) sur les six (6) axes du projet.
Phase 2 : 9 000 ménages structurés en 359 OPs ; 319 pour la production de Maïs (Babungo) et 40 OPs pour la multiplication de riz de qualité (Irat 112 et Sipi) ;
Phase 3 : 6 500 ménages bénéficiaires structurés en 242 OPs et
Phase 4 : 9 000 ménages structurés en 341 OPs dont 242 producteurs de maïs , 58 pour le riz et 41 pour le niébé
Formations : 9 thèmes de formations ont été organisées ; 200 personnes (Leaders d’OPs, les Animateurs, les Techniciens IPAPEL et de structures) choisies parmi les 359 0Ps ont été formées sur différents thèmes : Organisation et structuration d’une OP ( 23 personnes) , la Gestion de la récolte ( 45 personnes) , la Gestion d’un moulin ( 38 personnes) ;l’Accompagnement des Dynamiques Organisationnelles Paysannes ( 34 personnes) , Gestion des conflits ( 30 personnes) et Evaluation du fonctionnement des unités de transformation ( 30 personnes)
• Notions de base sur le développement, l’autopromotion, la participation, la responsabilité et l’estime de soi : 251 participants, dont 204 hommes et 47 femmes.
• La gestion d’une Organisation Paysanne
• Techniques de gestion de la fertilité des sols : 361 personnes (254 hommes et 107 femmes) et la Lutte anti – érosive et techniques culturales : 361 personnes ont été formées (254 hommes et 107 femmes)
Oui les chiffres sont intéressants mais nous nous sommes basé aussi sur la production réalisée sur terrain ?
Avant de savoir la quantité produite, déterminons les genres des produits pour les progrès que la FAO s’est-elle intéressée ensemble avec l’accord des agriculteurs et agricultrices ?
4. Intensification des cultures de Maïs, Riz et Niébé :
Phase 1 : 2 200 ha ont été emblavés et semés pour la production du maïs Babungo
• 100 ha pour la multiplication de semences de maïs Babungo
• 4 000 houes, 4 000 machettes ,234 tamis, 45 Balances et 172 Aiguilles ont été distribués aux ménages bénéficiaires ;
• 18 000 sacs de 100 Kg, 7 000 Sacs de 10 Kg et 86 Bobines de fil distribués aux
Ménages bénéficiaires ;
• 55 000 Kg de Mais Babungo de qualité distribués aux producteurs
Phase 2 : 6 000 Ha ont été emblavés pour la production de Maïs et 200 Ha pour la multiplication de semences de Riz (Irat 112 et Sipi)
• 12 000 Houes, 4 000 Machettes et 144 Tonnes de semences de maïs, Variété Babungo ont été distribués à 8 000 ménages
• 1000 ménages bénéficiaires organisés en 40 OPs d’agris multiplicateurs de Riz
• 12 Tonnes de semences de Riz, variétés Sipi et Irat 112 distribuées à 1 000 ménages ;
• 1 000 Houes et 1 000 Machettes ont été distribuées aux agris multiplicateurs
Phase 3 : 2 200 ha ont été emblavés et semés pour la production de maïs Babungo
• 160 ha pour la production de Riz Irat 112 et Sipi et 160 ha pour la production de Niébé Kashale
• 6 500 houes, 6 500 machettes et 800 faucilles ont été distribuées aux ménages
Bénéficiaires
• 45 500 Kg de maïs Babungo, 10 000 Kg de Riz (Irat et Sipi) et 10 000 Kg de Niébé de qualité ont été distribués à 6 500 ménages bénéficiaires
• 16 500 sacs de 100 Kg et 1 200 de 10 Kg pour le conditionnement des productions vivrières.
Phase 4 : 8 398 ha ont été emblavés et semés, dont 7 188 ha de maïs ,750 de riz et 460 de niébé,
• 9 000 houes ont été distribuées,
• 49 765 sacs de 100 Kg distribués pour le conditionnement des produits vivriers ;
• 120 vélos distribués aux OPs et techniciens IPAPEL pour le suivi des activités ;
• 28 bascules de 300 Kg distribuées aux Unions des OPs
En gros, voici les activités exécutées sur terrain par la FAO toutes fois ces 4 phases du projet, la question qui reste est de savoir quelles sont les productions réalisées ?
Production réalisée : 2 342 Tonnes de maïs et 60 Tonnes mais qualité (1er Phase)
Production obtenue : 3 040 tonnes de maïs et 160 Tonnes de riz de qualité (2e Phase)
• 16 600 Sacs de 100 Kg ont été distribués pour le conditionnement de maïs et 1 600 sacs pour le riz.
Production obtenue : 1 574 tonnes de maïs ; 160,5 de riz et 138 tonnes de niébé (3e phase)
Production obtenue : 8 433,8 Tonnes, dont 7044 T de maïs, 1186 T de riz et 203,8 tonnes de niébé (4e phase)
En plus de toutes ces réalisations, notons que la FAO a pu exécuter d’autres domaines pour le renforcement d’infrastructures de production, de stockage, de transformation, de commercialisation et de transport
Phase 1 :
• 6 abris des unités de transformation ont été construits sur les axes du projet ;
• 9 Moulins mixtes installés sur différents axes du projet ;
• 143 Greniers communautaires et 7 Dalots construits pour le désenclavement des bassins de production, et 1 Marché d’une capacité de 180 vendeuses des produits agricoles a été construit à Kabalo Centre ;
• 1 Moto en appui à l’Inspection de l’Agriculture Pêche et Elevage de Kabalo.
Phase 2 :
• 200 greniers communautaires construits sur différents axes pour améliorer la conservation et le stockage des produits agricoles ;
• 6 abris des unités de transformation ont été construits sur les axes ;
• 4 moulins mixtes et 2 Décortiqueuses à riz installés
Phase 3 :
• 18 abris des unités de transformation ont été construits sur les axes du projet ;
• 10 Moulins mixtes et 8 Décortiqueuses installés sur différents axes du projet ;
• 25 Greniers communautaires construits ;
• 1 Marché et 1 dépôt des produits agricoles couplé à la salle radio construits Kabalo centre ;
• 241 Vélos distribués aux OPs
Malgré tout cet apport combien très important, à ce jour les agriculteurs des axes où ce projet est exécuté connaissent un retard de paiement des productions qui a créé une nette tension lors du passage du Représentant adjoint de la FAO à Kabalo.
Depuis 1 an et demi, les marchandises ont été stockées dans les entrepôts sans être écoulés ainsi créant une frustration des agriculteurs (trices). Ces derniers ont lancé un SOS auprès de Mr Marc Bellemans afin de mener un plaidoyer au niveau National afin que le PAM soit un acheteur de dernier recours et non le contraire.
Selon d’autres informations reçues sur place, certaines productions locales ont déjà été utilisée par PAM aux déplacés internes sans que l’argent ne soit versé.
Pour le seul entrepôt de Katutu que nous avons eu accès lors de la visite du Représentant Adjoint de FAO, plus de 230 tonnes des Mais sont stocké pendant plus d’une année.
La réponse du Représentant a été claire, inutile d’augmenter la production si le marché d’écoulement n’est pas assuré mais toute fois il a reconnu que le Riz de Kabalo est beaucoup apprécié par les populations de Kalemie que les Riz importés de la Tanzanie ; d’où un plaidoyer devrai être mené au niveau National pour en trouver des voies et moyens afin que la solution soit trouvée le plus vite possible.
Autres opportunités pour relancer ce projet
L’ouverture de la route Kabwela-Kakuyu en Mars 2015 après déminage des mines par l’organisation internationale MAG sous le financement du gouvernement Japonais, le groupement Mpayi, un des plus grands et dont la production agricole est si importante selon l’inspecteur Agripel du territoire de Kabalo, présente à ce jour un des endroits les plus stratégiques pour la mise en place du projet P4P.
L’impact de ce projet selon la chef du village Katutu où est executé, est que les agriculteurs bénéficient de remise des fonds dans la globalité c’est-à-dire on leur verse l’argent en toute totalité qui leur permet de survenir aux besoins des communautés locales.
La chef a ému les vœux de voir ce projet être exécuté sur l’ensemble des groupements du territoire de Kabalo.
Malgré les difficultés rencontrés pour l’écoulement des marchandises, la visite du Représentant Adjoint de la FAO constitue un ouf de soulagement et une piste de solution pour ces communautés bénéficiaires du projet.
Par Guillaume Ngoy Amisi